Il ne se passe pas un jour sans que les médias nous parlent du fameux Brexit. Aura lieu… N’aura pas lieu… Et si Brexit il y a, dans quelles conditions ? Si la situation n’était pas aussi sérieuse et porteuse de lourdes retombées, on se croirait en plein « Dallas » ou dans « Les feux de l’Amour ».
Mais en fin de compte que savons-nous vraiment des conséquences d’une sortie de l’Union européenne par le Royaume-Uni sans accords réellement négociés et signés ? Qui va en subir les plus graves répercussions ?
Les principales conséquences pour le Royaume-Uni en cas de sortie sans accords
Si le Royaume-Uni quitte l’Union européenne sans une convention signée, les économistes s’accordent à dire que la mise en place de barrières douanières aura pour incidence une taxation des produits provenant d’Angleterre, d’Écosse, du Pays de Galles et d’Irlande du Nord. Ces nouveaux débours pourraient entraîner à terme une délocalisation de certains secteurs manufacturiers.
Si les échanges commerciaux entre l’Europe et le Royaume-Uni sont altérés, le FMI envisage une régression de la croissance du PIB britannique avec une hausse du chômage et le risque que le Royaume-Uni perde la fameuse notation AAA qui est le signe d’une bonne solvabilité et un sésame pour obtenir un taux d’intérêt très bas.
Enfin, la fin de la libre circulation des personnes avec une possible obligation de détenir un visa pour entrer dans la zone de Shengen risque de freiner les déplacements outre-Manche, sur le plan professionnel comme sur le plan touristique.
Et la France ? Que perd-elle en cas de sortie sans accords ?
Dans le domaine financier, il semble que ce soit les exportateurs français qui seraient les plus touchés. Selon le très sérieux cabinet Euler Hermès, en cas de « no deal Brexit », la livre risque d’être fortement dévaluée, ce qui fera nettement reculer les importations du Royaume-Uni. Si l’on ajoute à ce constat le retour des taxes douanières, on comprend mieux les craintes de certains industriels français dont les ventes à l’export représentent un pourcentage important de leur chiffre d’affaires.
En ce qui concerne le tourisme, on peut redouter à juste titre que nos amis britanniques privilégient les vacances au Royaume-Uni en raison de la dégradation de leur pouvoir d’achat.
Enfin les résultats du referendum ayant montré une grande division dans l’opinion publique avec les pro Brexit et les anti Brexit, une sortie de l’Union européenne sans accords risquerait de provoquer de nombreuses manifestations en cas de rétablissement d’une frontière entre les deux Irlande. Ce sont des milliers de travailleurs qui seraient directement impactés.
Quand peut-on espérer raisonnablement se dégager de cette impasse ?
À ce jour, la date du 31 octobre est désormais impossible à tenir. Le Premier ministre Boris Johnson a demandé un délai supplémentaire de trois mois. Les ambassadeurs des Vingt-Sept viennent de décider d’en accepter le principe, mais n’ont pas encore donné leur accord sur la durée de ce report. Le feuilleton du Brexit continue donc et rien n’indique qu’il est sur le point d’arriver à son ultime épisode.
Si l’on s’en réfère à ce qu’écrivait Honoré de Balzac, à savoir « qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès », tout porte à croire qu’une sortie négociée serait largement préférable, même si elle nécessite de la modération des deux côtés et la révision à la baisse des prétentions de chacun, ce qui revient tout simplement à « mettre de l’eau dans son vin ».
Rédactrice Web SEO