L’endométriose : une maladie gynécologique répandue et pourtant méconnue

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La définition scientifique de l’endométriose se traduit par la présence de tissus semblables à la muqueuse utérine mais migrant à l’extérieur de l’utérus. Bien qu’une femme sur sept serait concernée par cette maladie, dite asymptomatique, établir un diagnostic définitif n’est pas chose aisée. En effet, les puissantes douleurs éprouvées (notamment pendant les règles) par les femmes échappent le plus souvent au corps médical, laissant la majorité des patientes dans l’incertitude. Néanmoins, cette maladie, aux nombreuses conséquences, sort un peu plus de son anonymat, ces dernières années. Alors, comment peut-on décrypter ces contractions irrégulières ? Existe-t-il des remèdes efficaces ?

Quels sont les symptômes ?

La première chose importante à savoir est qu’il n’existe, à ce jour, aucun dépistage de l’endométriose. Seules les symptômes ressentis permettent aux patientes d’accéder à un examen d’imagerie. Une IRM pourra éventuellement confirmer les soupçons.

  • Induits par la maladie, ce sont des douleurs récurrentes, parfois violentes, amplifiées au moment des règles. Les cellules qui quittent l’utérus saignent et ne peuvent pas être évacuées naturellement. La formation de lésions internes comme cicatrices ou kystes, accolées aux organes voisins, provoquent ainsi des réactions inflammatoires aiguës et douloureuses.
  • Le second symptôme notable est une difficulté à concevoir un enfant. Beaucoup de femmes découvrent d’ailleurs cette pathologie lors d’un examen de contrôle chez leur gynécologue, pour des soucis d’infertilité. La recherche médicale n’a pas encore élucidé totalement ce phénomène, mais des études démontrent que la formation de kystes sur les ovaires pourrait former une sorte de barrage à la fécondation. Cependant, l’infertilité définitive ne représente qu’un faible pourcentage.

Quels sont les traitements pour cette maladie ?

Le passage en clinique pour une échographie ou IRM est la première étape pour la détection de l’endométriose. Les médecins font de leur mieux pour mettre en veille la maladie par le biais de plusieurs traitements médicaux.

  • La médecine hormonale vise à éliminer les cycles menstruels grâce des contraceptifs antalgiques. Il faut garder à l’esprit que chaque femme est différente et que la pilule miracle n’existe pas. Donc, il faut trouver celle qui correspond dans le but de réduire ces crampes hormonales et stabiliser les inflammations.
  • Bien que leur efficacité ne puisse malheureusement pas être évaluée, des soins phytothérapiques, comme des plantes antioxydantes, peuvent être utilisée comme médication.
  • Pour une élimination totale des lésions engendrées par l’endométriose, l’opération chirurgicale est le seul traitement efficace. La chirurgie, de plus en plus minutieuse, permet l’utilisation d’ultrasons pour insensibiliser les nodules sans abîmer davantage le tissu digestif. Cependant, le risque de récidive de la maladie reste important. Ceci est donc une option de soulagement temporaire.

Un médicament

Un combat au quotidien

Un impact dans la vie de tous les jours

La souffrance morale et psychologique découle de cette altération. De nombreux témoignages (trop discrets ?) appuient sur les conséquences personnelles que ces troubles engendrent. Entre sautes d’humeur, fatigue et prise de poids, l’endométriose se classe dans la catégorie de handicap invisible. Si l’on y ajoute les difficultés à concevoir un bébé, ces femmes peuvent se sentir complètement démunies. Elles aspirent à pouvoir enfin être comprises par un corps médical souvent en retard de diagnostic et aux préjugés psychologiques. Certaines, encore bien jeunes, ne parviennent pas à faire comprendre la réelle détresse dans laquelle elles sont. Par ailleurs, l’opération est souvent refusée à ces femmes pour leur laisser la possibilité d’avoir un enfant. Leur quotidien est donc rythmé entre douleurs, incompréhensions, rhumatismes, troubles du sommeil, sur fond de vie sociale chamboulée. Professionnellement, des carrières interrompues, à la suite nombreux arrêts d’inactivité, les empêchent d’acquérir de l’expérience. Beaucoup de ces femmes demandent ainsi le statut RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) pour appréhender avec plus de sérénité leurs futures recherches d’emploi.

La recherche avance lentement mais sûrement

La complexité de l’endométriose joue la défaveur des chercheurs qui peinent à entrevoir tous les mécanismes. Pour identifier les gènes susceptibles d’être facteur de danger, ils travaillent de manière significative. Ainsi, une vingtaine de sources génétiques auraient été identifiés comme variations possibles de la maladie. Malheureusement, ces données ne permettent que de continuer leurs recherches biologiques et non élaborer un médicament efficace. Parmi les études menées, il semblerait que le dénominateur commun de toutes les patientes soit des différences chimiques de l’ADN liées à des causes environnementales (comme les composants alimentaires). Des nouvelles données sont toujours collectées et les femmes concernées sont invitées à participer à des sondages dans la plus grande diversité, toujours avec l’objectif de faire évoluer les recherches pour faire reculer cette maladie.

Un diagnostic souvent triste et pourtant tellement réel. Le quotidien de ces femmes de l’ombre est mis à rude épreuve, souvent, sans que personne ne le sache dans leur entourage. Si les méthodes de médecine doivent évoluer, il en est autant des mentalités. Peut-être, même, que le simple de faire d’en parler et de pouvoir mettre un nom sur ces souffrances puissent, à minima, soulager leur fardeau ?

Anthony Ouzhene