Fiat Chrysler s’est rapproché du géant américain Tesla pour conclure un accord lui permettant d’échapper à une amende de plusieurs milliards de dollars. En cause, les normes anti-pollution que Fiat ne parviendra de toute évidence pas à respecter. L’actualité met à l’abris Fiat et pourra rapporter de gros bénéfices à la société d’Elon Musk.
Pourquoi conclure un accord entre Fiat et Tesla ?
Si d’ordinaire, les normes anti-pollution causent de gros tracas dans les entreprises du secteur de l’automobile, les solutions qui y sont apportées restent généralement au sein d’un même et unique groupe. Or, cette fois-ci, c’est à Tesla que le groupe Fiat a fait appel pour éviter de se voir condamner à une amende de plusieurs milliards d’euros.
Des normes anti-pollution qui ne seront pas respectées par Fiat
La réglementation européenne imposera, dès 2021, aux constructeurs automobiles de respecter certains quotas en matière d’émission de Co2. La norme européenne sera dans 2 ans de 95 grammes par kilomètres, un chiffre que Fiat ne parviendra sans doute pas à respecter. Actuellement, un véhicule Fiat rejette, au grand maximum, 98 grammes de Co2 par kilomètre, ce qui exposerait le groupe automobile à une amende de plus de 2 milliards d’euros.
Un arrangement trouvé en faisant appel à Tesla
Afin d’éviter de recevoir une telle amende, Fiat-Chrysler a décidé de faire appel à l’un de ses concurrents, émergeant dans le secteur du véhicule électrique : Tesla.
Grâce à un tel accord, la quantité de Co2 rejetée par kilomètre par les véhicules sera obtenue en faisant la moyenne des véhicules Tesla (électriques…) et des véhicules Fiat. De quoi faire chuter l’impact environnemental de la marque, et lui permettre ainsi d’éviter une lourde amende.
Quel intérêt pour Tesla dans cet accord avec Fiat-Chrysler ?
Il peut paraître étonnant, au premier abord, que Tesla soit partant pour aider l’un de ses concurrents directs. Pourtant, lorsqu’on observe de plus près les gammes de véhicule des deux constructeurs, les voitures produites ne sont pas concurrentes. Tesla se concentre absolument sur les véhicules électriques, alors que Fiat ne s’y est pas encore vraiment consacré.
De plus, l’accord conclu avec Fiat ne nuira aucunement à Tesla. Bien au contraire, il devrait rapporter au groupe d’importants bénéfices, puisque Fiat va payer pour cet accord de rapprochement entre les deux marques. Il s’agit alors pour Fiat de payer une somme inférieure au montant de l’amende encourue (2 milliards d’euros) pour ne pas se voir condamné.
Un tel accord est-il valide juridiquement ?
Si l’accord conclu entre Fiat et Tesla semble juridiquement correct, il n’en demeure pas moins que ce dernier n’est pas très moral. Fiat a en quelque sorte payé Tesla pour obtenir un permis de poluer, ou du moins, de continuer à poluer. Avec ce genre d’arrangements, les marques dont l’impact environnemental est le plus important peuvent continuer leur production de véhicule en toute impunité, sans craindre la moindre contrainte de la part des pouvoirs publics.
Ce comportement n’est incontestablement pas dans l’ère du temps, puisque l’environnement devient dans de nombreux pays une véritable priorité, et que si les normes environnementales deviennent de plus en plus exigentes, c’est parce que l’écologie doit être placée au premier plan chez les constructeurs. Il faudra alors surveiller si Fiat prend les mesures nécessaires pour réduire l’impact environnemental de ses véhicules, ou si les arrangements avec le constructeur de véhicules électriques deviennent une habitude pour se soustraire à toute politique publique environnementale.